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Les témoignages validés par le Conseil d'Etat sont-ils "faux" ?

De "faux témoignages" ? Peut-être aussi de faux rapports de police ? C'est en tous cas l' argument de défense de l'équipe Aeschlimann pour contester le jugement du Conseil d'Etat, plus haute juridiction de France, qui a annulé l'élection municipale d'Asnières en raison de graves irrégularités. Une version très peu crédible, tant les témoignages étudiés par la Justice sont nombreux et les rapports précis et circonstanciés. Par ailleurs, on imagine mal plusieurs patrouilles de police écrire de faux rapports pour favoriser M.Pietrasanta au détriment de M.Aeschlimann...

Des faits "regrettables", selon le Tribunal Administratif de Cergy

Un autre argument étonnant, entendu sur les marchés notamment (de la bouche d'anciens membres du cabinet Aeschlimann) serait que le Tribunal Administratif aurait estimé, en première instance, que ces témoignages seraient tous "faux". Or il s'agit là d'un mensonge pur et simple qu'il est facile de vérifier. En effet, dans son jugement de première instance le tribunal de Cergy rejetait certes le recours de S.Pietrasanta (en clair, le tribunal n'annulait pas l'élection) mais reconnaissait des "faits regrettables" imputables à l'équipe de M.Aeschlimann. Il ne qualifiait pas les témoignages de faux, bien au contraire, mais estimait que ces manoeuvres "regrettables" n'avaient pas été suffisantes pour fausser les résultats du vote. Une appréciation très étonnante puisque ces manoeuvres, constatées formellement sur 6 bureaux de vote au moins, ont touché des centaines voire des milliers d'électeurs, et que le résultat final s'est joué à moins de 70 voix.

Le Conseil d'Etat, en Appel, a donc pris une décision qui apparait logique au regard des nombreux faits irréguliers et pressions ayant été à déplorer le jour de l'élection, en se basant sur des témoignages nombreux et crédibles ainsi que sur des rapports de police.

Non, le Conseil d'Etat n'a pas " prouvé l'innocence Aeschlimann"

Cet argument entendu est lui aussi abusif. En fait, c'est l'inverse. Le Conseil d'Etat ne condamne par Aeschlimann à une peine d'inéligibilité faute de preuve formelle prouvant qu'il est le commanditaire direct des pressions et des manoeuvres qui ont conduit à son élection (pourtant, plusieurs témoignages le certifient...) Mais les juges du Conseil n'ont pas "prouvé l'innocence d'Aeschlimann" ils lui ont seulement accordé le bénéfice du doute.

Les rapports de police en question

En vérité, il y a eu plusieurs rapports de police, et un seul d'entre eux établi par un brigadier-chef à 17h, stipule qu'il ne constate pas d'anomalie lors de son intervention. En effet, les rabatteurs postés à l'entrée des bureaux de vote prenaient parfois la fuite à l'approche des forces de l'ordre, ce qui n'a pas empêché plusieurs patrouilles de les prendre sur le fait, à plusieurs occasions. Ce seul rapport de police, rendu public par l'Ump locale (mettant ainsi en difficulté le fonctionnaire qui en est l'auteur et qui s'attire ainsi toutes les suspicions) n'est pas apparu crédible au Conseil d'Etat qui disposait d'autres pièces significatives prouvant les irrégularités.

Ces arguments (qui font suite au croustillant "c'est le PS et Christiane Taubira qui ont annulé notre élection!" entendu souvent dans la bouche des militants de l'UMP aeschlimanienne) apparaissent donc dénués de tout fondement et pourraient se retourner contre M.Aeschlimann qui prend le risque de persister à nier tous les faits, contre les évidences.

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